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vendredi 2 mars 2012

Why Cameroon Urgently Needs Open data

Recently I had to write an article, and needed to find a very specific piece of information: the budget dedicated in 2011 by the Cameroonian Government to anti-poaching policies. I thought it would take me 10 to 15 minutes maximum to find it on the web. I finally did, by pure chance, after three hours and a half of unsuccessful efforts. This is precisely one of those moments when I ask myself "When will the government of my country be touched by the holy spirit of open data?"


Wordle 4 Transparency Camp 2010 - From http://digiphile.wordpress.com

What is open data?

According to the Wikipedia definition, open data is a concept based on " the idea that certain data should be freely available to everyone to use and republish as they wish, without restrictions from copyright, patents or other mechanisms of control." It is declined in various fields, but let's focus on governance. I strongly believe that every decision made, every action taken in the name of the people of a country should be freely and publicly available to that people. Data are the only tangible elements that the people has to judge, evaluate its satisfaction of the social contract signed with the government it elected to run the country for a defined period, i.e. hold its rulers accountable for their policies. The only limit to this assumption is national security, which should be strictly interpretated, in my opinion. When talking about open data in governance, one can directly relate it to the notion of transparency, which I believe is the key to political and economic development (fr) on the African continent.

The example of Intra African Trade

Dr Bitange Ndemo, the Permanent Secretary of the Ministry of Information and Communications in Kenya, makes in the following video the link between governance, open data and transparency. According to him, the continent could make 400 billion USD per year if it developped intra-trade. But such thing is not possible for the moment, because of a lack of public data in most African countries. Taking the example of maize, he explains:

"We need Africa to put their data out, so that we can eliminate the many middlemen that we have, [who] make the cost of maize impossible, and the trading within Africa impossible."

"There is no continent that needs Opendata more than Africa"




I completely share that vision. And this does not only apply to trade. In a world of transparency, Cameroonian citizens for example have the right to know the exact amount of revenues generated thanks to oil exploitation, or the exact budget invested by the Government to renovation of public hospitals (if such budget even exists), etc. So many questions we could answer thanks to data, thus so many problems we could solve.

Yes. But let's not put the cart before the horse: the concept of transparency needs real democracy to blossom. Whether Cameroon is a real democracy or not, that is another debate...



mercredi 9 novembre 2011

Interview pour le magazine "The Epoch Times": L'émergence d'une nouvelle classe politique malgré la victoire de Paul Biya

Interviewée pour le journal international { The Epoch Times } sur les élections au Cameroun, j'explique que « l' élection de 2011 est considérée par les camerounais comme un tournant à partir duquel le Cameroun pourra construire une meilleure opposition et une société civile plus efficace, et à partir duquel plus de citoyens s'engageront à apporter une alternative au régime de Biya. » Je parle aussi du rôle accru joué par les réseaux sociaux utilisés par de plus en de camerounais sur place ou par ceux de la diaspora.

Retrouvez l'article publié sur le site du magazine ici.

jeudi 7 octobre 2010

Apps4Africa : Hillary Clinton félicite la Silicon Valley Africaine

Lancée en Juillet 2010 à Nairobi par le secrétariat d'Etat américain aux affaires étrangères, la compétition Apps4Africa mettait à l'épreuve des développeurs africains qui devaient proposer des innovations technologiques capables de répondre à des problèmes allant de la gouvernance à la santé et l'éducation. Des acteurs clefs du secteur privé furent étroitement associés au concours, notamment iHub, Appfrica labs et SODNET.

Apps4Africa s'inscrit dans le cadre de l'initiative du département d'Etat "Société civile 2.0". Inaugurée lors d'un discours d'Hillary Clinton prononcé le 3 Novembre 2009, l'initiative a pour but de renforcer les capacités de la société civile et des organisations non gouvernementales (ONG) locales grâce aux techniques informatiques, afin de leur permettre de gérer et poursuivre leurs programmes et trouver des solutions à leurs problèmes communs.



Les gagnants ont été choisis en fonction de leur impact potentiel, la créativité et l'ingéniosité de leur application. Voici une liste non exhaustive des outils sélectionnés

-Le gagnant du concours est l'application iCow, prodution du kényan Charles Kithika. Elle permet aux fermiers, grâce à une fonction vocale sur leur portable, de suivre et surveiller les périodes de fertilité de leurs vaches dans le but de maîtriser la reproduction des bêtes et ainsi maîtriser le fonctionnement de leur ferme.

-Le deuxième sur le podium est Kleptocracy Fighters inc. Outil le plus intéressant selon moi, il permet aux citoyens d'enregistrer et rapporter en temps réel toute information relative à la corruption d'un gouvernement. Les rapports seront transmis à des partenaires juridiques et médiatiques pour suivi.

-Mamakiba est le troisième lauréat de la compétition : cette application permet à des femmes enceintes de mettre de l'argent de côté pour la naissance de leur bébé.

Pour en savoir plus sur les lauréats et les autres applications récompensées, rendez-vous ici.

Cela m'amène à poser la question suivante : une initiative similaire existe-t-elle au niveau européen ? Force est de constater que non, et pourtant, on peut penser qu'à l'instar du gouvernement américain, l'Europe aurait également intérêt à se servir des moyens technologiques, auxquels les africains ont de plus en plus accès, pour promouvoir sa politique de développement.

jeudi 23 septembre 2010

La nouvelle constitution Kényane, un heureux précédent pour les institutions en Afrique sub-sahélienne ?

“L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, mais de fortes institutions.” C’est ainsi que le Président Barack Obama s’adressait au parlement Ghanéen lors de sa visite à Accra en 2008. Cette phrase pourtant courte porte en elle la clef du développement pour le continent africain selon moi. L’adoption par référendum de la nouvelle Constitution kényane le 4 août dernier est l’illustration parfaite des mots prononcés par le président américain.

Nous nous souvenons des évènements qui ont marqué ce pays en 2008 : Après l’élection de Mwai Kibaki à la magistrature suprême en 2007, des violences éclatèrent dans le pays. Sur fond d’opposition politique entre les partisans du candidat élu, et ceux de son opposant, se tramait en réalité des affrontements ethniques qui firent plus de 1000 morts, et causèrent le déplacement de 250 000 personnes. La communauté internationale s’est mobilisée sur la question,et Kofi Annan fut envoyé comme médiateur. Un accord de partage de pouvoir fut signé entre les deux protagonistes, l’Accord National et Acte de Réconciliation, créant un gouvernement de coalition, présidé par Odinga en tant que Premier Ministre. C’est ainsi que le processus vers l’adoption d’une nouvelle Constitution fut enclenché. Deux ans plus tard, un texte que l’on peut saluer pour sa teneur juridique, est approuvé à une très large majorité par les Kenyans (67,5 %). 



Ce texte est intéressant à tous points de vue, et c’est la raison pour laquelle je dois avouer être surprise du peu d’écho qui lui aura été accordé dans les médias français. Juridiquement, la nouvelle Constitution, tout en maintenant un régime présidentiel, offre des limitations au pouvoir Exécutif, augmentant par la même ceux du législatif : un Sénat est créé, une procédure de destitution du président est prévue, et l’Assemblée Nationale doit approuver les nominations de ministres. On retrouve là une application stricte de la théorie de Montesquieu. Un nouvel échelon administratif est créé, facilitant ainsi une gestion locale. En outre, le nouveau texte ouvre une garantie des droits des citoyens grâce à la proclamation d’une Charte de droits fondamentaux, et grâce à la création d’une Cour suprême.

Mais ces règles ne peuvent avoir de réelle efficacité si aucune volonté politique n’est manifestée. C’est à ce niveau que se situe la réelle possibilité de changement : l’adoption de la nouvelle constitution a été rendue possible grâce à une pression extrême exercée par la communauté internationale et par la société civile kényanne sur les deux camps au pouvoir. Si cette dernière profite de ce rapport de force favorable, et maintient la pression sur les dirigeants, c’est seulement à cette condition que pourra être assurée la mise en application et le respect du texte par les gouvernants. Concrètement, une des solutions serait que la société civile kényanne tire profit des moyens technologiques à sa disposition. Et ce pays, encore une fois, jouit d’une avancée considérable en la matière : je donnerais deux exemples.

Le premier concerne un outil qui existe depuis 2006 : il s’agit du blog Mzalendo ; celui-ci permet aux citoyens kenyans de suivre et de commenter l’activité de leurs parlementaires, dans le but de pouvoir juger leur action. C’est une mise en application de la notion de RESPONSABILITE ( ou ACCOUNTABILITY), notion dont la généralisation et la systématisation sont nécessaires pour assurer le respect des règles établies, et la pérennité de celles-ci.
Le deuxième exemple, un peu plus connu, servira à montrer comment à travers sa société civile, toute la population Kényanne a été scrupuleusement associée au processus constitutionnel : Sur le modèle d’Ushahidi (signifiant “témoignage” en kiswahili, il s’agit d’une plateforme participative créée en 2007 pour permettre aux citoyens de signaler les incidents ayant lieu pendant les évènements sanglants qui ont traversé le pays) une équipe de jeunes activistes blogueurs kenyans a développé Uchaguzi, une version customisée d’Ushahidi permettant aux électeurs de signaler tout incident électoral ayant lieu le 4 août 2010, jour du référendum constitutionnel. Grâce à cet outil, une autre notion, importante en démocratie, venait trouver sa place dans le paysage politique : celle de TRANSPARENCE.



Bien sûr, nous n’avons pas assez de recul pour savoir si oui ou non tout cela aura porté ses fruits, mais je pense qu’il était important de saluer cette avancée, et encourager celles qui se profilent. Surtout, cela nous permet de sortir de la spirale afropessimiste qui anime encore nombre d’africains eux-mêmes.